
Faute, pardon, adultère et équilibre...
Ce dimanche j'ai fait une expérience nouvelle... : une journée de méditation. Une belle expérience en soi que celle de "se retrouver"...Nous n'avons pas souvent l'occasion de nous retrouver si nous ne la prenons pas.
Durant cette journée, la question du pardon a été évoquée. Avec cette idée qu'il faudrait (notez le conditionnel) se pardonner et pardonner pour "trouver la paix". Je crois qu'il est très important d'aller au bout de cette idée. La volonté, si j'ai bien compris le concept ( dicté par différentes religions et différents courants philosophiques dont le bouddhisme n'a pas l'exclusivité ) c'est surtout en terme de "lâcher prise" sur l'événement qui a eu lieu. Ne plus donner autant de pouvoir sur l'extérieur, se responsabiliser sur nos émotions et je rejoins complètement cette idée au-delà de la morale judéo-chrétienne.
Si j'adhère à cette idée que "être en colère contre" son bourreau, son ennemi, ou soi-même c'est d'abord gaspiller l'énergie qui nous permettrait d'avancer et surtout de ne pas renouveler l'expérience, je pense qu'il ne faut pas galvauder le mot pardon et encore moins le sous-estimer. Je suis complètement d'avis que nous sommes 100% responsable de nos émotions quel qu'en soit le déclencheur. L'énergie qui nous permettrait de digérer ( à tous les niveaux : physique, émotionnel, énergétique...) l'événement traumatique est souvent investie en rancune, blocage, méfiance, amertume...et donc souvent stockée sous toutes ses formes : surpoids, dépression, douleurs, humeurs... Cela entraîne notre corps à devenir "un aimant" à situations similaires pour nous permettre de "résoudre et transcender" cette énergie.
Je rencontre un certain nombre de personnes qui pensent "avoir pardonné" mais dont tout le corps et les réactions montrent totalement le contraire. C'est un pardon mental souvent fait avec beaucoup de foi et de sincérité. Elles n'ont fait qu'enfouir leurs propres sentiments, les transformant souvent ainsi en symptômes plus ou moins graves.
Il ne suffit pas de "décider" de pardonner pour que le corps/coeur/cerveau le fasse.
Et si pardonner était la pire des choses ?
Dans mes découvertes de ces dernières années au travers des constellations familiales j'ai été amené à requestionner cette notion de pardon.
Ce que l'on observe ( dans le travail ) c'est que l'âme ne trouve pas forcément d'harmonie et de paix en "pardonnant". Demander à la victime "de pardonner" l'emmène souvent à culpabiliser de ne pas y arriver et provoque parfois plus de ressentiments. "je suis victime et en plus je dois trouver la force de pardonner"...
Ce que l'on constate aussi c'est que ce pardon nous met à une place qui n'est pas sensé être la nôtre. Qui suis-je pour pardonner ? Ce qui est proposé dans les constellations familiales c'est souvent que la victime exprime : je ne te pardonnerai JAMAIS pour... mais je te donne une bonne place dans mon coeur.
( parfois ce n'est pas possible ).
La loi de l'équilibre : prenons l'exemple de l'adultère dans le couple
Pour qu'une relation fonctionne il faut respecter la loi de l'équilibre ( je développerai ce concept une autre fois ) entre ce qui est donné et reçu. Nous sommes à égalité, sur le même niveau. Je te donne un peu...tu me donnes un tout petit peu plus...alors il se crée un déséquilibre sain qui met en mouvement et fait grandir. Je te donne donc à mon tour un tout petit peu plus...et ainsi de suite nous grandissons et nourrissons notre couple.
Si je te donne beaucoup plus que ce que tu ne peux me rendre...alors le couple meurt... Parce que celui qui reçoit se sent en dette... ( c'est souvent lui d'ailleurs qui part ) "Il part après tout ce que j'ai fait pour lui". Nous sommes responsables de ce que nous donnons et souvent, celui qui donne trop, le fait depuis un endroit de peur ( de perdre, de ne pas être à la hauteur, etc... )
Dans l'adultère, la personne qui est trompée subit un tort. Il y a donc une dette "énergétique" qui se crée. Selon le principe de "la loi de l'équilibre", si elle "pardonne", elle creuse encore plus l'écart. L'âme de la personne qui a trompé se sent alors incapable de remplir cet écart même si dans les mots et les intentions posées c'est le cas.
"Je ne te pardonnerai JAMAIS pour ce que tu as fait... et, si j'y arrive, je te donnerai malgré tout une bonne place dans mon coeur" est une formule qui semble amener plus de paix et permet, parfois, de repartir.
Prochaine session de constellations familiales 26 mai.